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Mariage Matthieu et
Marie Intervention Louis DUVAUX
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Je vais vous parler d'une date particulière : le 26 novembre 1997 à 11h.45 : c'est la naissance de Matthieu, et je vais vous décrire cette journée vu du papa.
La veille, le 25 novembre au soir, j'assistais, curieux et intéressé au meeting des élections prudhommales du syndicat CFTC. Ce soir là, je décide de rejoindre le syndicat et de m'engager comme représentant du personnel.
Cela - aussi - va changer ma vie.
Le lendemain matin, à l'hôpital des diaconesse (dans le 12ème arrondissement de Paris), on me dit : " Monsieur ce n'est pas pour tout de suite, vous pouvez aller au travail et nous ferons le point en fin de journée". Ca tombait bien, j'étais convoqué par mon patron ce matin là.
Je prends ma voiture et je traverse tout Paris vers La Défense. A la porte Maillot, accident ! Je heurte une voiture devant moi, à petite vitesse. Je sors et je vais m'excuser auprès du conducteur. Celui-ci me la déclaration la plus étrange pour un conducteur parisien :
"Ah, la voiture est vieille, vous pouvez y aller !".
Arrivé à la Défense, je rencontre mon nouveau patron à qui j'annonce mon choix d'engagement syndical. Il est consterné. Je viens tout juste de gagner un projet en avant-vente qui rapportera 50 millions à l'entreprise. A l'époque, un engagement syndical signifie mise au placard et la fin de ma carrière, à son avis.
☎ Coup de fil : "Monsieur, nous allons procéder à une césarienne, venez vite !".
Je reprend le volant et traverse à nouveau tout Paris.
J'ai tout juste le temps d'apercevoir Chantal dans le bloc opératoire depuis la porte qu'on ferme aussitôt.
On me fait asseoir dans une pièce tenante où il y a plein de couveuses.
Très peu de temps après, peut-être 10 à 15 minutes, les infirmières apportent un petit bout, tout calme, déjà curieux de la vie (quand sortira le prochain Harry Potter ou le jeu d'Ubisoft, comment trouver une régisseuse pour son prochain tournage...). Après lui avoir fait passer le contrôle technique, les infirmières me déposent Matthieu dans les bras.
C'est un très grand moment dans une vie d'homme.
Je lui dis alors mes premières paroles :
Matthieu, tu as de la chance, tu as un papa qui t'aime. Tu as beaucoup de chance d'avoir un papa qui t'aime.
Matthieu, tu as de la chance, tu as une maman qui t'aime. Tu as beaucoup de chance d'avoir une maman qui t'aime.
Matthieu, tu as de la chance, tu as un papa et une maman qui t'aiment. Tu as beaucoup de chance d'avoir un papa et une maman qui t'aiment.
Et je lui chantonne un extrait d'opéra de Verdi (Nabucco).
Matthieu, je te dirai cela tous les soirs, jusqu'à ce que tu sois trop grand pour l'entendre. Comme pour Agnès.
Marie, très chère Marie, Matthieu est maintenant dans tes mains, dans tes bras.
Alors, à toi de chanter toute votre vie l'amour et l'opéra (aussi).
Merci.