Infos Catamarans

Hormis l’allure du vent arrière, tout voilier a besoin d’une force anti-dérive. Cette force est fournie par la portance venant des dérives ou des quilles, et des coques elles-mêmes. Pour que cette portance existe, il faut, à la fois, de la vitesse, et un angle entre l’axe du bateau et la direction de son déplacement : l’angle d’incidence. Cette incidence correspond à une faible " marche en crabe " du bateau, c’est la dérive résiduelle ( 6° à 10° au près).

Les coques ne sont pas faites pour avancer en travers, si peu que ce soit. Cette marche en crabe nuit à la vitesse ; par exemple, pour un monocoque, à 6°, elle absorbe environ 50% de la force propulsive. Dans le cas du catamaran, les deux coques provoquent un freinage catastrophique ; la vitesse tombe, au point que le près serré est impossible.

Des dérives sabres ou des trimmers sur les ailerons amélioreraient les performances, mais pour obtenir une dérive nulle, il leurs faudrait une surface importante et un grand allongement, incompatibles avec l’architecture d’un catamaran.

Le grand avantage de l’AOC est de libérer le bateau, de la nécessité de toute marche en crabe, puisque, les incidences de l’aileron et du safran, réglées par le barreur, produisent, à elles seules, la force anti-dérive suffisante pour obtenir une dérive nulle. Ainsi un catamaran avec AOC, navigant sans dériver, pourra profiter de ses qualités de vitesse même au près serré, tant que ses voiles contiendront du vent.

Dans le cas du catamaran, la recherche d’une dérive négative au près serré ne semble pas intéressante, car on se retrouverait dans le cas du freinage de la " marche en crabe " de l’autre côté. La portance nécessaire devrait être très grande et il en résulterait une forte traînée.

L’inconvénient d’avoir des ailerons montés sur l’étrave (en fait, sous l’étrave) est plus psychologique que réel. Avec un montage sécurisé, l’aileron ne risque pas plus que l’étrave elle-même, en cas de choc important (épave, ponton, collision, etc...). En cas de chocs dus à la mer, par mauvais temps, le système doit être calculé pour les supporter, dans tous les cas.

Voici quelques suggestions déduites de notre expérience :

Le montage des ailerons à l’extérieur des coques est un facteur de sécurité.

En plus des possibilités de vitesse contre le vent, l’AOC améliore l’évolutivité (quatre safrans au lieu de deux) . Mais, surtout, il rend les virements, vent debout, faciles et rapides (vitesse plus grande et translation immédiate des étraves de l’autre côté du vent, grâce à la portance des ailerons).